16 Mai 2019
La nuit
Ton père est le Chaos. Ignorant le soleil,
Aux Enfers d'Achéron, ton fils est le Sommeil.
Tes songes de pavots destillent l'illusoire,
L'homme du cauchemar t'offre sa brebis noire
Aux mythes d'autrefois la peur de l'ombre nuit.
Apprivoise le temps, ô souveraine Nuit!
Dans les ténèbres qu'il redoute,
Il jette le gris de son doute,
Les durs proscrits de ses erreurs,
Les loups-garoux de ses terreurs.
Dans la branle, on entend trébucher la chimère,
Choir le gui du bonheur pour un philtre éphémère.
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Aux néons des neuves cités
Crèvent les vieilles cécités.
Autour des feux, au crépuscule,
Jubile un peuple noctambule
Jusqu'au badigeon du matin.
Le rêve attise le destin.
Les étoiles sont terre franche,
La lune bivouaque en dimanche.
Phalènes et grands ducs traversent le repos,
Lucioles, lumignons clignotent aux échos.