Un aimable ruisseau

Un aimable ruisseau.

Il accourait du « Bois aux loups ».

S’il butait contre les cailloux

Quand il longeait la « Cajolette »,

Il entonnait une ariette.

C’était un passant de loisir,

Il aidait le trèfle à rosir,

Modulait vingt mille comptines,

Psalmodiait nones et matines.

Libellules et moucherons,

Toute aile, en toutes les saisons,

Venaient baller comme marquises

A sa fugacité promise.

Sans misaine, sans gouvernail,

Cherchant un caravansérail

Nichant leur rêve

Sur quelque grève,

Des navires tout en papier,

Bateaux d’enfants pris au cahier,

Naïfs aux songes de trirèmes

Voguaient d’eux-mêmes.

La rive bisait son froufrou

Faridondaine…Guilledou…

Qu’il fût courtois, gitan, poète,

J’aimais son petit air de fête.